dimanche 31 mai 2015

La porte du garage

Pour fermer le garage, nous avons eu envie de fabriquer la porte nous même. Nous ne souhaitions pas y passer trop de temps en faisant de la menuiserie digne de ce nom. Nous avons réfléchi à une porte simple à construire mais dont l'esthétique nous plaise quand même.

La porte est à 2 vantaux de 120*200cm ce qui laisse une marge d'un peu moins d'1cm avec son cadre. La base est faite de lames universelles (type parquet) en pin (section 15*2cm). Nous avons assemblé tout ça par collage et avons laissé sécher avec des liteaux vissés pour maintenir l'ensemble.



Nous avons ensuite fait un cadre avec des écharpes de volets standards en pin. Les extrémités ont été chanfreinées. Les cadres intérieurs et extérieurs prennent en sandwich les lames. L'ensemble est collé et assemblé avec des boulons à penture (et quelques vis sous les futures pentures pour renforcer par endroit).
 

 
La face intérieure a une écharpe en diagonale qui "contre-vente" la porte. La face extérieure a une écharpe horizontale qui supporte la penture centrale. Nous avons aussi ajouté un petit couvre-joint sur la porte ouvrante.

Nous avons peint avec deux couches de peinture à la farine faite maison. Nous avons suivi la recette du "Petit guide illustré de la peinture à l'ocre pour le bois" du site Terre et Couleurs. Cette peinture est normalement prévue pour être appliquée sur du bois non raboté, mais elle tient quand même plutôt bien jusque là, malgré les averses, sur notre bois raboté et sur les têtes de boulon en métal. Peut-être qu'une peinture à l'huile de lin aurait été plus judicieuse.






 Nous avons au passage fait une petite chatière trop stylée :-)
 

Ensuite, nous avons mis en place les pentures (longueur 80cm) puis posé la porte sur ses gonds.




 
La porte fait quand même son poids, il faut vraiment être deux pour la poser. La pose des gonds est toujours un peu technique, on a pas trouvé de solution magique pour qu'ils soient tous parfaitement à la même hauteur que les pentures. L'ajustement s'est fait encore une fois avec des rondelles...

Nous avons posé un verrou 3 points pour fermer tout ça. La porte fait au final 6 cm d'épaisseur au niveau du cadre. Il faut prévoir un barillet de 30x70mm (100mm en tout) idéalement pour la traverser.




Au final, cette porte en bois blindée nous aura coûté environ 500€, serrure et chatière comprise :-)


mercredi 13 mai 2015

Une cloison en terre-paille allegée


L'idée de cloisons en terre-paille nous est venue du n° de La Maison écologique de janvier-février 2012. Comme il nous restait pas mal de bottes de paille et que la terre il y en a dans le jardin, ça semblait être une bonne solution. On a seulement choisi de mettre moins de terre et d'avoir au final un mélange terre-paille allégé comme sur ce blog dont on s'est beaucoup inspiré. 

Le mélange allégé présente l'intérêt :
  • d'être solide (on n'a pas d'élément de comparaison puisqu'on a pas expérimenté le terre-paille tout court mais la cloison réalisée en terre-paille allégée est plutôt résistante)
  • de sécher rapidement (on a pas vu l'apparition de champignons ou de plantes vertes sur notre cloison)
  • d'être légère (peut être nécessaire pour un étage)
  • d'être un bon isolant acoustique (enfin c'est ce qu'on a lu)

La réalisation de l'ossature a été décrite dans cet article. Les montants font 4*10cm et ont un écart max de 55cm. Pour préparer cette ossature à recevoir le mélange terre-paille, on a ajouté, sur chaque face des montants, au milieu, un liteau cloué sur chant. La paille sera tassée autour de ce liteau qui a donc un rôle très important dans le maintien de la paille entre deux montants.

On a également ajouté, en suivant le même principe que pour le reste de la maison, des bandes d'OSB vissées à l'ossature pour accueillir les boîtiers électriques et on a tiré les gaines qui vont bien.



Et c'est parti pour notre premier essai. 

La barbotine de terre est un mélange terre-eau plutôt liquide. On a mis de la terre dans une poubelle avec de l'eau par dessus et on a laissé tremper toute la nuit. Le lendemain, on malaxe (avec une visseuse et une tige mélangeuse, en papotant) et on ajoute de l'eau ou non selon la consistance qui ressemble pas mal à une pâte à crêpe. En fait, plus la barbotine est liquide, plus le mélange barbotine/paille est aisé. 

Le mélange terre-paille s'est fait dans une brouette, on défait une galette de paille (qui remplit la brouette) et on ajoute 1,5 à 2 doses de barbotine - notre doseur est ici un bocal en verre de 50cl. On mélange avec les mains la paille et la barbotine pour que tous les brins de paille soient au moins légèrement imprégnés de barbotine (genre vinaigrette). C'est prêt.


Le morceau de cloison a réaliser est banché : on visse deux plaques d'OSB aux montants et on tasse la paille. Chez nous, la paille est tassée le plus horizontalement possible (pas tout à fait dans les premiers coffrages). On choisit une poignée de brins de paille assez longs dont on retourne un bout, ce bout plus épais est mis "en force" entre le liteau et la banche et est fortement tassé. On répète cette opération pour les 4 angles du coffrage et on comble le centre, si besoin, avec une autre poignée de paille. On tasse quand même suffisamment au centre pour s'assurer qu'il y a assez de paille mais le plus important c'est de bien tasser autour des liteaux. 
Ce qui est bien avec ce type de cloison c'est qu'on peut décoffrer aussitôt que le coffrage est rempli.


La première conclusion après ce début de cloison c'est que certes, c'est étonnamment solide : quand on tape assez fort sur la cloison, au milieu de la paille, c'est l'ensemble de la cloison qui résonne. Mais que c'est aussi très long à réaliser ... 

Fin du 1er jour, 1 personne :


Fin du 2ème jour, 1 personne :


Fin du 4ème jour, 2 personnes : 
La fin de la cloison s'est faite en montant la banche d'un côté jusqu'en haut de la cloison et en montant progressivement la banche de l'autre côté pour tasser au fur et à mesure jusqu'à 1 cm du haut de la cloison. Au final, le haut des cloisons est assez propre.

 

Merci beaucoup à Olivier pour l'énorme énergie qu'il a donnée pour terminer cette première cloison. 

En synthèse, on estime le temps de réalisation de 9m² de cloison terre-paille allégée à 2 jours 1/2 à 2 personnes. Ça n'est pas difficile, c'est juste long ... Du coup, on a décidé de réaliser 2 autres cloisons (environ 15m² au total) en terre-paille allégée. Les autres cloisons (environ 50m²) seront réalisées avec des panneaux de laine de bois semi-rigides. On vous en parlera plus tard.

dimanche 3 mai 2015

Un chauffage au poêle

Comme moyen de chauffage, nous avons prévu un unique poêle de masse. Pour rester dans l'esprit du projet nous l'avons auto-construit :-) Pour cela nous avons acheté un "kit intérieur Alsamasse" de chez Vincent Pirard. Nous avons pris en plus les options grande porte et rangée chauffe-plat. Le site décrit le principe de fonctionnement du poêle (modèle "flamme inversée" dans notre cas). Tout le nécessaire pour la construction du poêle est fourni avec des plans et un DVD. Il ne reste plus qu'à acheter l'habillage à part et le monter. Nous avons choisi de l'habiller en brique de terre crue (5cm*10cm*20cm).



Le poêle fini pèse dans les 1200kg, nous avons donc fait une petite rehausse (en béton de chaux hydraulique NHL3,5) pour consolider la dalle et aussi mettre le bas du poêle un peu plus haut que le sol fini.






On peut voir le tuyau d'arrivée d'air diamètre 160mm qui prend l'air dehors. A priori un tuyau diamètre 125mm aurait suffi.
Une fois la rehausse sèche (on a attendu 3 semaines) on peut commencer à bâtir. Les briques de terre crue sont maçonnées avec un mortier terre-sable tout prêt qu'on a acheté chez Barthe (avec les briques). Pour les découpes, on a utilisé d'abord un scie manuelle puis, plus moderne et beaucoup plus rapide, une meuleuse avec un disque diamant (dehors avec masque et lunettes, ça fait beaucoup de poussière).
On fait des joints de 1cm environ, horizontaux et verticaux. Pour chaque rangée du poêle, on monte les briques sur 2-3 rangs puis on met les éléments intérieurs.
Les photos qui suivent montrent les étapes de montage. On met une réserve sur la qualité notre montage tant qu'on aura pas testé le poêle. On a pas encore mis la cheminée...

Les éléments intérieurs du poêle sont maçonnés avec un mélange argile-chamotte (argile cuite réfractaire). Tout peut être fait à main nue sans protection.



Le clapet d'arrivée d'air permettra de régler le débit d'air entrant.




Le morceau de brique qui ressort indique l'emplacement d'un tampon de ramonage. Il "suffira" de desceller cette brique pour avoir accès à l'étage correspondant dans le poêle.



 Le foyer a une petite pente à l'entrée pour faciliter le ramassage des cendres.

 
Le clapet de raccourci permet d'activer (s'il est fermé) la combustion secondaire qui se fait dans la redescente des fumées le long du foyer. Si le clapet est ouvert les fumées sont évacuées directement sans post-combustion.

 
La rangée chauffe plat (pour réchauffer le gratin) et sur la rangée au dessus, le clapet de fermeture, que l'on ferme après le flambée pour conserver la chaleur.


Le conduit de sortie est maçonné à la chamotte puis le tout est recouvert de brique pour fermer le poêle.


A la fin d'une journée de maçonnerie, on a fini par couvrir le travail avec un plastique pour éviter que le mortier ne tire trop vite et ne fissure trop. Le mélange argile-chamotte fissure facilement.




Il y en a un qui d'instinct a compris où sera le meilleur coin. Nous sommes impatients qu'il fasse de nouveau froid pour tester la bête :-).

En premier retour d'expérience, le montage des briques de terre crue n'est pas simple, les briques sont rarement parfaites du coup le réglage des niveaux est difficile, et les découpes prennent du temps. Il faut encore qu'on passe un bon coup d'éponge (on verra si ça suffit...) pour nettoyer les joints et les briques. Le montage du kit intérieur du poêle en suivant les plans, et en prenant le temps de réfléchir à certains points qui ne sont pas toujours clairs, est finalement assez simple. 

Mise en route du poêle

Avant d'utiliser le poêle, nous avons profité de la présence que notre super enduiseuse pour faire passer une couche d'enduit terre sur le poêle. Nous avions peur que la maçonnerie en terre crue ne soit pas étanche et qu'il y ai des fuites de fumées. Pour faire l'enduit, nous avons utilisé les reste de briques qu'on a mis à fondre dans l'eau et du sable jaune très fin, en deux couches. Le résultat est pas mal :-)




Nous avons raccordé le poêle à la cheminée. N'ayant pas de comble à cet endroit, nous avons le dévoiement apparent. Nous le peindrons sans doute en noir même si l’esthétique n'est pas si choquante.


Nous avons effectué le rodage et utilisons maintenant le poêle à pleine puissance. Nous n'avons eu aucune fuite, par contre des fissures sont apparues en façade autour des portes, comme nous l'imaginions. L'erreur que nous avons faite ici est de ne pas avoir mis de trame dans l'enduit. Nous avons mis un peu d'argile dans les fissures pour colmater.


Le poêle fonctionne parfaitement mais nous allons tout de même reprendre l'enduit au printemps, le poêle ayant eu tout l'hiver pour travailler, avec une couche tramée cette fois ci, en y ajoutant de la chaux pour faire une croute un peu plus solide. Voir l'article de la rénovation du poêle.

Nous chargeons le foyer au maximum (principalement des chutes du chantier pour l'instant) et faisons des flambées uniques. La bonne technique de charge pour optimiser à la fois la quantité de bois et l'aération est toujours en perfectionnement :-)




Nous avons testé le vrac, le rangé, un mix des deux semble aujourd'hui pas trop mal, mais ça évoluera sans doute. Nous n'avons pas pesé le bois d'une flambée, mais ça n'est pas énorme.

Concernant les performances du poêle, nous sommes plutôt content. Le poêle est notre unique moyen de chauffage pour 110m². Couplé à un puits hydraulique, une VMC double flux et les apports solaires. Quand il fait beau, peu importe la t° extérieure, la maison chauffe l'après-midi et nous n'utilisons quasiment pas le poêle. Donc pour maintenir la maison, par temps couvert, à environ 20°, quand il fait normalement froid (entre 0° et 8°), nous faisons une flambée par jour, le soir. Quand il fait très froid (moins de 0°, oui nous sommes à Toulouse :-)), nous nous sommes vu faire 2 flambées, une le matin et une le soir.