mercredi 21 décembre 2016

Le poêle se refait une beauté

Nous avons auto-construit le poêle de masse. La construction est décrite ici. Nous avions assez naïvement fait une fine couche d'enduit terre sans trame. Le poêle a travaillé pendant l'hiver et la couche d'enduit s'est beaucoup fissurée.



Au delà de l’esthétique, le souci principal est la perte d'étanchéité. Nous avons eu des odeurs de fumées et il y a manifestement une perte de tirage également.

Nous avons donc décidé de reprendre l'enduit, cette fois-ci à la chaux et tramé. Nous en avons profité aussi pour mettre des trappes de ramonage en fonte, faciles d'accès pour l'entretien du poêle.
Nous commençons par déceler les anciennes trappes, faites de briques. On agrandit ensuite l'ouverture pour faire rentrer les nouvelles trappes.



On nettoie, on mouille et on installe les trappes avec du mortier à l'argile prêt à l’emploi (le même que celui utilisé pour le montage du poêle). On ajoute une trame autour pour faire solide (on va en mettre partout maintenant...). Tout est fait à la main, ça permet de mettre du mortier partout et de s'adapter à l'arrondi des ouvertures.



 On fait les 4 trappes. En passant, elles ont été commandées sur ce site.



Après cela, on met en place les protections et on pré-découpe les trames. On prévoit 2 couches de trame. On prépare donc les deux couches, en veillant à décaler les zones de recouvrement.


On réserve les trames découpées pour attaquer la première couche. On a fait un enduit de corps avec ce qu'on avait sous la main. Voici le dosage :
  • 3 volumes de chaux hydraulique 
  • 5 volumes de sable 0/4
  • De l'eau jusqu'à obtenir une consistance onctueuse
Voici les étapes à suivre.
  1. On mouille le support (on utilise un pulvérisateur de jardin) 
  2. On dresse la première couche sur environ 5mm
  3. On pose la trame que l'on maroufle à la taloche
En vrai c'est quasi impossible, le mortier tire trop vite pour y maroufler la trame après dressage... On a donc fini par placer la trame avant et dresser l'enduit en noyant cette dernière dedans.





On trame aussi le haut du poêle et les arrêtes. On place dans la foulée la deuxième couche de trame que l'on enduit du même mélange sur encore environ 5mm. Il n'est pas vraiment possible de faire une surface lisse avec un mortier aussi granuleux. Ça n'est pas un souci, c'est le rôle de la couche de finition.





Le soir même nous faisons un petit feu (comme conseillé dans la doc Pirard). On enlève donc les protections et on place les portes des trappes. Je ne suis pas du tout convaincu que ça soit nécessaire mais ça permet à l'ensemble de travailler un peu.



 On peut voir que le haut de la porte a très vite tiré et blanchi (sans doute trop vite mais bon...).

Le lendemain, on applique la couche de finition. Pour cela nous faisons un mortier plus lisse dont voici le dosage:
  • 2 volumes de chaux hydraulique 
  • 5 volumes de sable jaune 0/2
  • De l'eau jusqu'à obtenir une consistance onctueuse et crémeuse


 On remet en place les protections et c'est parti !

On applique cette couche sur 2-3mm. On travaille à la truelle et la taloche. C'est crémeux et facile à appliquer, du bonheur ! On finit avec l'outil magique, l'amie des débutants, la taloche éponge ! On voit l'avant/après taloche éponge ci-dessous (je jure que c'est la même zone :-)).





On enduit ainsi tout le poêle que l'on finit à la taloche éponge, puis en enlève les protections.






Le poêle a pris des rondeurs mais ça n'est pas pour nous déplaire :-) Au final il gagne 15mm d'enduit par endroits. Maintenant on croise les doigts pour que ça tienne.

On a laissé sécher 4 ou 5 jours avant de faire le premier feu. Une légère fissure est apparue derrière et quelques micro-fissures autour des portes. Il faut y coller le nez (en exagérant un peu) pour les voir donc c'est pas grave. On les reprendra peut-être avec un peu d'enduit très fin.


Le plus important est le comportement. Il est redevenu étanche. Il n'y a plus d'odeurs et un tirage plus vigoureux.
Nous avons fait plusieurs feux depuis, l'enduit n'a pas bougé, il s'est juste éclairci. La bête se dresse fièrement et brûle tout sans broncher.



Pour info. Depuis l'hiver dernier, nous avons trouvé à priori la bonne façon de faire le feu.
Nous utilisons la technique du "top-down" (vous trouverez sur le net). Cela nous permet de mettre environ 7kg de bois en une flambée. Pour résumer, on empile le bois, plus gros en bas, plus petit en haut et petit bois au sommet puis on allume par en haut.
Le feu se déploie au fur et à mesure, génère beaucoup moins de fumée et salit moins la vitre.





 

Pour finir une petit question aux pros des enduits. Je me suis appuyé à un moment sur le poêle pas complètement sec (sans laisser de traces). Et le lendemain, la trace des mes doigts est apparue... C'est plutôt curieux, auriez vous une explication ?

Réponse de Priscilla (Au Grés de vos Enduits):
Les traces sont normales. En t’appuyant sur le poêle, le sel de l'eau contenu dans ta peau a migré par tes pores et s'est déposé! Et en t'appuyant tu as réactivé la chaux puisque le calcin qui était en train de se former a été enlevé pour se poser sur ta peau du coup ....ben tu vois le résultat!!
J'avais eut la même chose sur un enduit à la chaux ou j'avais fait un sgraffito et en appuyant simplement le coin de mon poing j'ai fait les mêmes taches !!! 




mardi 20 décembre 2016

Parquet massif sur lambourdes - Les finitions

Cet article fait suite à la pose du parquet massif sur lambourdes.
Nous avons posé le même parquet dans toutes les chambres et avons fait les finitions.
Petit rappel, on pose et on nivelle les lambourdes avec du mortier à la chaux puis on pose le parquet dessus en le vissant (voir l'article).



Les plinthes sont aussi en châtaigner massif achetées dans la même scierie. Pour la pose, nous avons préféré les visser. On essaye de se rappeler où sont les poteaux GREB et on visse dedans. Les petites vis à parquet sont bien adaptées et très discrètes.

La partie colombage est un peu technique car l'enduit est en retrait par rapport aux montants bois. On a coupé des petites baguettes en douglas pour boucher le jour entre la plinthe et l'enduit.


 La gestion des angles est parfois un peu délicate. Il faut bien partager l'angle en deux pour s'assurer que les coupes soient de la même longueur. Je vous fais un petit schéma... Le premier cas montre le résultat de deux coupes d'angles différents (cas que l'on veut éviter). Le deuxième cas est celui d'une coupe calculée pour que ça tombe juste.



Je vous donne la "petite" formule que j'ai utilisée pour le calcul de cet angle. Les trais noirs correspondent au mur.



Désolé, on retombe un peu à l'école, mais appliquer les maths dans un cas concret, quel bonheur !...
On cherche l'angle de coupe β en fonction de l'angle du mur α.
Je vais tenter une petite explication de la formule. On voit sur le schéma qu'il y a 3 angles droits + α + 2β pour faire un tour complet (360°).
Soit:
3*90° + α + 2β = 360°
α + 2β = 360° - 3*90°
α + 2β = 90°
= 90°- α
β = (90°- α)/2
β = 45°- α/2

Dans mon cas, le mur fait un angle de 20°, ma coupe doit donc être de 45 - 20/2 = 45 - 10 = 35°


Il se pourrait que vous n'ayez pas la mesure de l'angle α. Dans ce cas, on peut le calculer en mesurant les longueurs.

En vous appuyant sur le mur avec une règle et une équerre, vous pouvez mesurer les longueurs L et l.
Pour déterminer α, on applique la formule suivante:
α = arctan(l/L)

Les calculatrices affichent parfois atan ou tan-1, c'est la même chose. Dans mon cas, je mesure L=41cm et l=15cm, arctan(15/41)=19.8°.
Si votre calculatrice n'a pas cette fonction, elle est disponible ici.
Aller c'est fini pour la parenthèse math. On pose les plinthes.




 On passe un coup de ponceuse (une petite excentrique avec un grain 240 ici) puis de l'huile à parquet au pinceau, en deux couches.



On finit avec un seuil de porte (coupé à la meuleuse et vissé dans le parquet) et une petite butée pour la porte.



Et voilà une chambre de prête !